jeudi 2 avril 2009

L'enseignant et la science


L'enseignement de la science se présente pour les enseignants comme un devoir premier de leur investigation. Or il apparaît clairement que la formation « scientifique » connaît des échecs. On observe en particulier depuis plusieurs années un phénomène de désaffection pour les études scientifiques, qui interroge la société tout entière. Nul n'ignore que dans les collèges et les lycés les professeurs de science en particulier Mathématique, physique et chimie, n'ont pas un bon augure auprès des élèves. Il peut y avoir des raisons tenant aux aspects didactiques : modalités de transmission des connaissances scientifiques (c’est-à-dire en particulier aux aspects curriculaires qui concernent, dans les différents lieux de formation, le choix des connaissances enseignées, leur présentation, l’ordre dans lequel on s’efforce de les faire acquérir) ; manière dont les élèves rencontrent les problématiques scientifiques (nature des dispositifs de formation et de vulgarisation, mise en évidence des enjeux de l’enseignement scientifique dans la vie sociale) ; échelle prioritaire des matières scientifiques et des filières d’enseignement.





Les raisons expliquant ce phénomène de désaffection des disciplines scientifiques sont de plusieurs ordres: idéologique (rôle de l'image de la science), sociale (ce qui concerne le genre ou l'origine sociale: discrimination, débouchés professionnels et rémunérations correspondantes), logique (raisonnement scientifique qui est parfois trop ambigu et trop abstrait).





Ce problème prend d'avantage d'ampleur dans les pays en voie de développement où la culture scientifique demeure encore une réalité abstraite (mémorisation des théorèmes sans possibilité d'observation, d'expérimentation, de vérification...). La réalité est que la majorité des établissements scolaires fonctionnent sans laboratoires adéquats pour les expériences. comment enseigner la science dans une telle condition? Comment l'élève peut-il construire son savoir scientifique sans la manipulation des outils scientifiques? Ces questions et bien d'autres se posent de façon cruciale dans les pays d'Afrique et de l'Amérique Latine.


Notre projet est de continuer à mener des réflexions pour rendre la science enseignable et acceptable dans nos centres d'éducation. Cette mission, aussi complexe qu'elle soit, vue la précarité des moyens disponibles, nécessite pour sa réalisation du courage, de l'audace, de la détermination communautaire, des ambitions et des objectifs clairement définis; tout ceci dans perspective rassurante. Mais peut-on y parvenir sans vos remarques, vos conseils et vos contributions?



jeudi 26 mars 2009

La culture scientifique: exigence de l'ère


Quelle découverte au Japon! Un robot devient professeur et même secrétaire. C'est là un progrès scientifique qui s'inscrit dans le dynamisme de la culture scientifique. Ce progrès révèle combien urgente la formation à la construction du savoir Scientifique. Voici, donc un extrait du texte tiré de The Daily Telegraph, http://www.telegraph.co.uk/, 6 mars 2009 :

«Après 15 années de recherche, les scientifiques de l’université de Tokyo ont créé le tout premier robot enseignant. Baptisée Saya, ce robot féminin sait parler plusieurs langues, faire l’appel, imposer différents devoirs à sa classe et est même capable d’afficher des expressions faciales différentes parmi lesquelles la colère. Cet humanoïde fut, à l’origine, développé pour remplacer certains types de travailleurs comme les secrétaires pour ainsi permettre aux entreprises de réduire leurs coûts ».

Malgré les différentes questions que peut susciter une telle création de la science telles: le robot, peut-il remplacer l'homme? Avoir un robot comme professeur ne risque-t-il pas d'hypothéquer à la place de l'éducation de l'homme par l'homme? Un robot, objet scientifique devenant sujet scientifique, pédagogique peut-il convenablement interagir en salle de classe avec les apprenants, faciliter la participation, la construction de savoir authentiques?; on pourrait toutefois, sans nier l'importance de ces questions et de bien d'autres, soutenir que le monde bourge considérablement grâce à la science (science et technique). Former scientifiquement reste donc un impératif de toute éducation.


jeudi 19 mars 2009

Des pratiques aux compétences

L'activité scientifique n'est pas que théorique. Aujourd'hui, le mot ''science'' semble embrasser tant le champ théorique que pratique. Pour certains, l'activité scientifique part d'abord de la pratique, de la manipulation d'objet sensible vers la représentation symbolique ou vers la conceptualisation. Ils soutiennent que le savoir acquis suite à des pratiques favorise mieux la découverte, la constrution de compétences. Sans vouloir pourtant nier l'existence d'autres méthodes d'acquisition de compétences ni réduire les pratiques aux savoirs qu'elles mobilisent, ils soutiennent la nécessité de partir de pratiques méthodiquement construites, explicitées vers des compétences.
En guise d'exemple:
1. Actuellement au Bénin, petit pays de l'Afrique de l'Ouest, il est mis en pratique dans l'enseignement maternel et primaire une nouvelle pédagogie appelée Nouveau Programme. Déjà, au cours primaire, les enfants peuvent parfaitemement maîtriser le circuit électrique. Ils font l'expérience en classe en reliant par un fil électrique des piles et les ampoules.
Ils maîtrisent le pole positif et négatif d'une batterie. Ce sont là des compétences déjà mises en place et qu'ils vont utiliser durant toute leur vie. C'est dire que la pratique est nécessaire pour acquérir la connaissance.
2. Pour parler de table en salle de classe, il est bon en primaire, d'apporter les objets nécessaire à sa construction:
bois (planches) - clous -marteau, règle, équerre, crayon, rabot, scie etc... Les enfants, en manipulant les objets vont pouvoir non seulement mieux maîtriser les notions essentielles concernant les figures géométriques.

jeudi 12 mars 2009

Enseignement des sciences en classe: quelques questions

L'enseignement des sciences en classe revêt aujourd'hui une importance capitale. Objet de débat, de réflexions, il suscite de la part des pédagogues de pertinentes questions. En voici quelques unes:
1) Comment la classe peut-être un milieu de débat scientifique où les élèves s'impliquent en prenant part à des échanges intellectuels stimulants?
2) Comment utiliser les représentations résistantes des élèves comme un moteur des apprentissages scientifiques?
3) Comment faire en sorte que les démarches d'observation et d'expérimentation en classe éprouvent les capacités logiques et pratiques des élèves?
4) Comment les écrits produits par les élèves peuvent-ils accompagner leur processus de recherche et d'apprentissage scientifiques?
5) Comment présenter le savoir scientifique pour qu'il soit compris comme une réponse à un problème au terme d'une investigation?
6) Comment faire de la classe un espace favorable à l'acquisition et à la construction de savoir pour transformer?

jeudi 5 mars 2009

Démarche scientifique : un exemple en mathématique

L'histoire de l'humanité a connu assez de penseurs qui ont bouleversé le monde par le génie de leur travail et de leurs réflexions. Certains ont été si influents qu'ils ont vu attribuer des découvertes qui, en réalité, n'ont pas été inventées par eux. C'est le cas de Pythagore de Samos (vers 570 à 480 Av. J.C), grand penseur de l'Antiquité, à qui on attribue ce théorème dit: Théorème de Pythagore. Et comment s'ennonce ce théorème et qui en sont les tenants? Qu'en est-il de son évolution historique?


I. Énonciation du théorème

Ce théorème est une propriété de géométrie euclidienne soutenant que dans un triangle rectangle, le carré de l'hypoténuse (côté opposé à l'angle droit) est égal à la somme des carrés des deux autres côtés.


La frome la plus connue de ce théorème est: dans un triangle rectangle plan, le carré de la longueur de l'hypoténuse est égale à la somme des carrés des longueurs des côtés de l'angle droit.



La longueur renvoie au nombre réel sur lequel l'opération d'élévation au carré est parfaitement définie.


L'hypoténuse fait référence au segment de droite, objet géométrique pour lequel l'élévation au carré n'a aucun sens.


Soit le triangle ABC, rectangle en C. AB étant l'hypoténuse où AB=c, AC=b, BC=a; on aura donc: BC² + AC² = AB² ou encore a²+b²=c².



Le théorème de Pythagore permet, de fait, de calculer la longueur d'un des côtés du triangle rectangle, si l'on connait les deux autres. Ainsi:


si a=3 et b=4, la longueur c sera: a² + b² = 3² + 4² = 25; d'où c² = 25 donc, c = 5


L'ensemble des trois entiers naturels (3, 4, 5) représentant les longueurs des trois côtés d'un triangle s'appelle TRIPLET PYTHAGORICIEN.


II. Tenants et évolution du théorème de Pythagore


La propriété de Pythagore est connue bien avant la période historique de Pythagore.


La plus ancienne représentation de triplet pythoricien (triangle rectangle dont les côtés sont les entiers naturels) se trouve en Grande Bretagne sur des mégalithes (vers 2500 Av. J.C). On retrouve également la trace du triplet pythagoricien sur des tablettes babyloniennes (tablettes de Plimptom 322, vers 1800 Av. J.C); ce aui prouve que plus de mille ans avant Pythagore, les géomètres connaissaient l'existence de triplet pythagoricien.


Ce serait certainement du vivant de Pythagore que son nom serait assoccié à la propriété. La légende rapporte que Pythagore en fut si fier qu'il sacrifia aux dieux une hécatombe, c'est-à-dire cent (100) boeufs. L'école de Pythagore a été, peut être, la première à donner une preuve du théorème. Car, entre la découverte d'une propriété, sa généralisation et sa démonstration, il faut souvent attendre plusieurs siècles. Plusieurs développements ont eu lieu sur ce théorème depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours.




  • La première trace écrite de la démonstration de ce théorème se trouve dans les Éléments d'Euclide sous la forme suivante: Aux triangles rectangles, le carré du côté qui soutient l'angle droit au carré des deux autres côtés (Livre I, proposition XLVII). Avec sa réciproque: Si le carré de l'un des côtés d'un triangle est égal aux carrés des deux autres côtés, l'angle soutenu par ces côtés est droit (Livre I, proposition XLVIII).




  • La propriété est aussi connu en Chine. On retrouve sa trace dans l'un des plus anciens ouvrages mathématiques chinois: Zhoubi suajing. Cet ouvrage écrit entre 220—206 av. J.C, regroupe les techniques de calcul datant de la dynastie Zhou (X° siècle av. J.C — 256av. J.C). La démontration du théorème qui porte en Chine le nom de Théorème de Gougu figure dans le Jiuzhang suanshu ( les neufs chapitres sur l'art mathématique, 100 av. J.C – 50 ap. J.C), démonstration qui ne ressemble en rien à celle d'Euclide et qui montre l'originalité de la démarche chinoise.




  • En Inde, vers 300 av. J.C, on trouve la trace d'une démonstration numérique de la propriété; une preuve effectuée sur des nombres particuliers mais qui peut se généraliser aisément. La démonstration de l'Inde, comme celle de Gougu, aboutit à la propriété liant le carré de l'hypothénuse au carré de la différence des côtés et l'aire du triangle initial :

c²= (a-b)² + 2ab.


D'une propriété géométrique, le théorème de Pythagore prend un développemnt arithmétique avec la recherche de tous les triplets d'entiers associés aux trois côtés d'un triangle rectangle. Cette recherche ouvrira la porte à une autre : la recherche de triplet vérifiant l'égalité an + bn = cn.

Il existe encore de nombreuses démonstrations de ce théorème:

  • la démonstration ulisant les simulitudes: HB/CB = CB/AB soit HB. AB = BC²

La démonstration de Leonard de Vinci et même celle du président américain James Garfield; il y a aussi le théorème d' Al-Kashi qui donne pour un triangle quelconque une relation.

Le théorème de Pythagore a été généralisé à d'autres figures et utilisé dans plusieurs domaines. Déjà, il a été annoncé par Euclide dans ses Éléments (Proposition 31 du livre VI): « Dans les triangles rectangles, la figure construite sur le côté qui sous-tend l'angle droit est égal aux figures semblables et semblablements décrites sur les côtés qui comprennent l'angle droit». Cette propriété permet de montrer que l'aire du triangle rectangle est égale à la somme des aires des lunules dessinées sur chaque côté de l'angle droit.

La propriété est utilisée en coordonnées cartésiennes dans un repère orthonormé où elle permet d'exprimer la distance entre deux points du plan...

Aujourd'hui encore, cette propriété est utilisée dans l'écriture vectorielle, dans un espace préhilbertien et même en géométrie non-euclidienne. La théorie a donc inspiré plusieurs démontrations. Elisha Scott Leonis en a réuni 370 dans son livre The Pythagorean proposition.

Bref, le théorème de Pythagore est une preuve palpable de la démarche scientifique. Car ce qui, depuis des millénaires avant notre ère, était sous la forme d'observation et d'expérimentation s'est élaboré en théorème à partir de Pythagore ( VI° siècle Av. J.C) pour inspirer plusieurs démonstrations et découvertes jusqu'à nos jours. La voie reste encore ouverte pour exploiter cette propriété ou ce théorème dans d'autres domaines comme dans l'espace physique, dans le monde des galaxies.

Sources:

1. Euclide, Éléments, Livre I, IV° s.

2. Eliane Cousquer, Le théorème de Pythagore, DUSQ, 1931.

3. Alexandre BOGOMOLNY, Proposition de 78 démonstrations différentes, 1938.

samedi 21 février 2009

Didactique des sciences selon Astolfi

En ce qui concerne la didactique des sciences, nous devons tenir compte de l'apport de Astolfi. Pour lui la didactique des sciences est un champ de recherches à la croissance rapide qui vise à améliorer les conditions d'apprentissage des élèves et à renouveler les méthodologies de l'enseignement scientifique. Parallèlement à son développement sur le plan de la recherche, elle se présente aussi comme une composante grandissante de la formation initiale et continue des enseignants et il importe de préciser ce que le point de vue didactique apporte de neuf en ce domaine.
Jean-Pierre Astolfi, en collaboration avec Brigitte Peterfalvi, rassemble tout cela dans son oeuvrage très intéressant: Comment les enfants apprennent les sciences, Retz Eds, paru en octobre 1998.

jeudi 19 février 2009

Démarche scientifique

L'enseignement de la science exige de nos jours tout un ensemble de procédés rigoureux et pertinents. Pour un résultat fiable et universellement admis, il faut passer par: l'observation, la formulation d'hypothèse, la vérification des résultats, l'élaboration de théories, la communication. Ce processus se révèle incontournable dans le domaine des sciences exactes comme: la physique, la chimie, la biologie, la géométrie etc.

En quoi consistent ces étapes dans le cadre de la construction d'un savoir scientifique?

  • L'OBSERVATION : L'observation scientifique est l’action de suivre attentivement des phénomènes, sans vouloir les modifier, à l’aide de moyens d’enquête et d’étude appropriés. Comme le souligne G. Bachelard, elle est toujours une observation polémique; elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d'observation; elle montre en démontrant; elle hiérarchise les apparences; elle transcende l'immédiat; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas. Mais elle ne se confond à l'expérimention.

L'action d'observer a pris des formes diverses au cours de l'histoire de la science. Dans l'Antiquité, par exemple, Aristote observait la nature à l'oeil nu pour en déduire des connaissances. Dans la modernité, surtout avec la révolution copernicienne, il y a eu l'utilisation de lunettes astronomiques. C'est justement ce que Galilée a utilisé pour vérifier et confirmer la théorie de l'héliocentrisme, déjà formulée par N. Copernic. Avec l'Époque contemporaine, on assiste à l'utilisation d'autres instruments plus perfomants pour l'observation : radiotélescopes et télescopes spaciaux.

  • FORMULATION D'HYPOTHESE : L'hypothèse est une proposition ou un ensemble de propositions admises provisoirement, par anticipation sur l'expérience et sous condition de vérification par celle-ci. Elle est de l'ordre du probable, du possible. Dans le domaine des sciences, elle est une explication théorique conditionnelle et anticipée des faits qui demande toujours une vérification expérimentale. Bref, il faut parvenir à faire des propositions sur ce qu'on a fait.

  • VÉRIFICATION DES RÉSULTATS

Les résultats de l'expérience concernent tout ce qu'on peut vérifier de manière mesurable d'un travail réalisé ou construit, de l'évolution de la matérialisation d'une hypothèse de départ.

  • ÉLABORATION DES THÉORIES... à suivre

Une théorie est une connaissance ou une idée spéculative souvent basée sur l’observation ou l’expérience, donnant une représentation idéale, éloignée des applications. Parfois le terme théorie est employé pour désigner quelque chose de temporaire. .....